jeudi 22 novembre 2012

« Sur la trace de l’archange » – récit d’un pèlerinage au Mont-Saint-Michel

J'ai publié sur Orthodoxie.com la recension suivante:

Sur la trace de l’archange par François-Xavier Maigre, Bayard, 2012, 305 pages, 16 euros.

Le sous-titre de ce livre est explicite : « 450 kilomètres à pied jusqu’au Mont-Saint-Michel ». L’ouvrage relate l’odyssée pédestre d’une jeune famille catholique : deux parents de moins de trente ans, François-Xavier et Pauline, avec leurs deux jeunes enfants, Faustine et Martin, respectivement  deux ans et demi et sept mois ! De Versailles au Mont-Saint-Michel en 33 jours !  Une route incertaine malgré une préparation soigneuse ! Mais un chemin plein de grâces !

Accompagnés par un âne, les membres de la jeune famille Maigre se sont élancés avec l’audace de l’enthousiasme, que d’aucuns qualifient de témérité, sinon de folie, sur un antique chemin de pèlerinage aujourd’hui oublié, malgré les efforts de quelques personnes. Eux qui étaient des jacquets (pour avoir parcouru un des chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle) sont devenus des miquelots, c’est-à-dire des pèlerins du Mont-Saint-Michel par cette étonnante aventure.

C’est au VIIIe siècle que débute l’histoire chrétienne de ce rocher que l’on commence à appeler Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-Mer. Un texte du IXe siècle raconte que l’évêque saint Aubert d’Avranches, dans son sommeil, en 708, a reçu l’ordre de l’archange Michel de faire édifier un oratoire sur ce lieu nommé jusqu’alors le Mont-Tombe. Cette construction, à la demande de l’archange, devait être une réplique du sanctuaire dédié à saint Michel au Mont-Gargan en Italie, lequel date du Ve siècle. Le récit rapporte aussi que la dédicace de l’église a eu lieu le 16 octobre 709. Des vestiges de ce premier oratoire ont été retrouvés accolés à la chapelle carolingienne (Xe siècle) Notre-Dame-sous-Terre. Le premier récit connu de miquelot, celui du moine Bernard, date de 867. Au IXe siècle donc, le Mont-Saint-Michel est déjà une destination connue pour des pèlerins de plus en plus nombreux au cours du Moyen-âge et après. La Révolution française, en transformant l’abbaye en prison, jusqu’au Second empire, a porté un coup fatal aux pèlerinages, malgré des initiatives au XIXe siècle, notamment après 1863. Aujourd’hui, quelques personnes, notamment au sein de l’association Les chemins du Mont-Saint-Michel, tentent de promouvoir ces chemins, à l’image de ce qui a été fait pour Saint-Jacques-de-Compostelle.

C’est une rencontre inattendue, lors d’un reportage, avec la responsable de l’association Les chemins du Mont-Saint-Michel, qui a décidé François-Xavier Maigre, journaliste au quotidien La Croix, notamment en charge de l’actualité de l’orthodoxie, à partir avec sa toute jeune famille sur des chemins oubliés, y compris par ceux qui vivent aux côtés de ceux-ci.