dimanche 6 mars 2016

Une tribune dont je suis cosignataire: "Il est urgent pour les chrétiens orthodoxes de reconnaître la terrible vérité du 10 mars 1946"

J'ai cosigné une tribune intitulée "Il est urgent pour les chrétiens orthodoxes de reconnaître la terrible vérité du 10 mars 1946". Voici le premier paragraphe qui explique les circonstances historiques:

"Le 10 mars 1946, à Lviv, l’Église orthodoxe de Russie a intégré de force l’Église grecque catholique ukrainienne en son sein sous la pression du pouvoir soviétique. Au moment où les participants au synode votèrent les 8 et 9 mars pour la « réunification » de leur Église au patriarcat de Moscou tous les évêques grecs catholiques ukrainiens se trouvaient en prison sous les verrous. Les 216 prêtres et 19 laïcs réunis à la cathédrale Saint-Georges de Lviv par le NKVD, ancêtre du KGB, étaient à la merci d’un « groupe d’initiative » conduit par deux évêques orthodoxes Antony Pelvetsky et Myhailo Melnyk et par un prêtre orthodoxe Gavril Kostelnyk. Les archives révèlent que c’est Staline lui-même qui décida de l’élimination de cette Église grecque catholique ukrainienne en février 1945 douze jours après la conférence de Yalta tenue en compagnie de Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt."

Les deux derniers paragraphes:

"L’Église orthodoxe de Russie dans son ensemble ne peut pas être tenue responsable de décisions prises par des autorités ecclésiastiques manipulées ou terrorisés par le NKVD-KGB. Cependant nous, chrétiens orthodoxes, vivant 70 ans après les événements, nous nous sentons responsables du silence coupable qui entoure la destruction de cette Église par le régime soviétique avec la participation du patriarcat de Moscou. Nous savons que des millions de chrétiens orthodoxes dans le monde condamnent fermement les persécutions anti-religieuses du gouvernement soviétique et de Joseph Djougachvili en particulier. Aussi, en ce jour commémoratif du 10 mars 1946, et à la veille du dimanche 13 mars 2016, dimanche du Pardon dans le calendrier liturgique orthodoxe, nous assurons l’Église grecque catholique ukrainienne de notre solidarité, de notre prière pour toutes les victimes innocentes de cette Église, qui furent emprisonnées, torturées, déportées et assassinées par le gouvernement soviétique avec la complicité du patriarcat de Moscou."

"Nous leur demandons humblement pardon pour toutes les injustices dont ils ont été victimes sous couvert de l’autorité de l’Église orthodoxe, et nous nous inclinons devant les martyrs de cette Église grecque catholique ukrainienne."

La tribune est cosignée par des personnalités orthodoxes du monde entier, parmi lesquelles: l'historien Antoine Arjakovsky, l'écrivain américain Jim Forest, les pères Georges Kovalenko, André Doudtchenko, Michael Plekon, Michel Evdokimov et André Louth, la poétesse et universitaire russe Olga Sedakova, les philosophes Bertrand Vergely et Constantin Sigov, le président de l'Acer-Mjo Cyrille Sollogoub, l'universitaire Daniel Struve, et d'autres personnes.

Pour lire la totalité de la tribune (avec les notes et tous les signataires) , cliquez ici.

En complément: le film d'Antoine Arjakovsky (en anglais, version russe) sur le synode du 10 mars 1946. 

Compléments: publication de la tribune également en anglais (1), en ukrainien (1, 2), en russe (1, 2), en polonais (1, 2), en italien (1, 2), en roumain (1), en allemand (1), en espagnol (un commentaire en espagnol), en vietnamien, en taïwanais, en portugais, en arabe, en néerlandais, en hongrois, en slovaque, (en tout 16 langues avec le français); par l'agence de presse Zenit en français, sur le site du quotidien La Croix, de l'hebdomadaire La Vie, le site d'information catholique suisse Cath.ch (ancienne agence Apic), l'agence Infocatho, sur le site de l'Institut d'histoire sociale (1). Une émission sur Radio Notre-Dame (le "Grand témoin" avec Antoine Arjakovsky). 

Des réactions très positives à la tribune (en polonais). Le primat de l’Église grecque catholique d'Ukraine, l'archevêque Sviastoslav Shevchuk (en russe ici) et Mgr Boris Gudziak, son exarque à Paris, l'ont saluée comme prophétique. Le père et professeur Bogdan Prach, recteur de l'Université catholique d'Ukraine à Lviv y voit un signe très positif porteur d'un grand espoir (en polonais). L’Église orthodoxe non canonique, qui rassemble des millions de fidèles, nommée "Patriarcat de Kiev", a précisé dans un message (en anglais sur cette page) comprendre la douleur des grecs-catholiques et a formulé une demande de pardon, tout en pardonnant pour sa part. L'ancien dissident soviétique Myroslav Marynovytch (condamné à 10 ans de Goulag en 1977), vice-recteur de l'Université catholique d'Ukraine, fondateur d'Amnesty International en Ukraine, a remercié publiquement sur son blog pour les "paroles de vérité et de compassion" de la tribune.

Dans l'édition française de L'Osservatore Romano, en date du 10 mars, le métropolite Hilarion de Volokolamsk (Patriarcat de Moscou) en appelle aux "efforts communs des orthodoxes et des grecs-catholiques pour surmonter une hostilité historique" (en ligne ici, p.1 et p.4 pour la citation).

dimanche 28 février 2016

Un entretien avec Jacqueline Péry d'Alincourt (1919-2009), résistante et déportée à Ravensbrück

Ci-dessous: un entretien que j'ai réalisé tout à la fin de l'année 2008 avec Jacqueline Péry d'Alincourt (1919-2009, photographie ci-contre). Elle y parle tout d’abord de la résistance avec son amie Claire Chevrillon, de Jean Ayral, puis de Daniel Cordier, au secrétariat de Jean Moulin à Paris, ensuite de son arrestation, des cinq jours de torture par la Gestapo et de la mise au secret durant six mois à Fresnes, puis, de la déportation au camp de concentration de Ravensbrück où elle retrouve son amie Geneviève de Gaulle. Parmi les personnes dont il est aussi question dans l’entretien : Germaine Tillion, Mère Marie Skobtsov (1) et Margarete Buber-Neuman.

Bien que très malade (elle est décédée moins de quatre mois plus tard), Jacqueline Péry d'Alincourt, ayant alors d'importantes difficultés d'élocution, a accepté de donner cet entretien chez elle. On trouvera ici un portrait biographique d'elle. Son témoignage écrit est sur cette page. Le 27 mai 2015, au Panthéon, dans l'hommage de la nation, le président de la République François Hollande, l'a mentionnée dans son évocation de Geneviève de Gaulle-Anthonioz.

mardi 23 février 2016

Mon intervention au 4e Festival du Beau à Paris

Le 15 janvier dernier, je suis intervenu au 4e Festival du Beau (le weblog dédié) en l'église Saint-Ferdinand des Ternes dans le 17e arrondissement de la capitale, organisé en partenariat avec l'association Art, culture et foi. Le thème était : "Chrétiens, pourquoi témoigner de la beauté de la Création ?". Le pasteur luthérien Alain Joly (à mes côtés) a parlé avant mon intervention. C'est François Régis Salefran qui a filmé. Ci-dessous: mon intervention.

mardi 5 janvier 2016

Au Festival du Beau (Paris, 15-16 janvier) - Entre Orient et Occident "Le renouveau du souffle créateur"

En ce début d'année 2016, je participe au Festival du Beau organisé à l'église catholique Saint-Ferdinand des Ternes à Paris (17e) avec l'association Art, culture et foi. Il s'intitule: Entre Orient et Occident - "Le renouveau du souffle créateur". J'y serai le vendredi 15 janvier pour une table ronde sur "Chrétiens, pourquoi témoigner de la beauté de la Création ?". J'y dédicacerai ensuite mon ouvrage Prendre soin de l'autre - Une vision chrétienne de la communication. Des intermèdes musicaux seront proposés, ainsi qu'une exposition d'icônes et de peintures et, également durant cette soirée, un concert de la chanteuse libanaise Patricia Atallah (1, 2), (programme et dépliant du festival).