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dimanche 15 mai 2016

Parution de mon nouveau livre: "La royauté et le sacré"

Depuis le 3 juin, mon nouveau livre, La royauté et le sacré, publié aux éditions du Cerf, dans la collection de poche LeXio est disponible en librairie. Il comprend 128 pages. Ci-contre: la couverture. Voici le texte de la quatrième de couverture:
 
"Qu’est-ce qu’un roi ? Au nom de quoi règne-t-il ? Quelles relations entretient-il avec ces autres pouvoirs que sont le clergé, l’armée, le peuple ? Et, surtout, peut-on édifier une théorie de la royauté par-delà la diversité des temps et des lieux ?
S’appuyant sur les fondements et les légendes, les récits et les rites de la monarchie, mais aussi sur les faits de l’histoire, Christophe Levalois répond à ces questions avec simplicité, pédagogie et érudition. Puisant à travers les âges et les continents, il met en évidence la permanence et l’universalité de la fonction royale, les différentes façons de l’exercer, mais aussi les conflits politiques et les débats religieux, philosophiques ou juridiques qui ont pu en résulter.
Un livre fort, interpellant, enrichissant, qui montre comment les questions de la tradition et de la filiation, de l’autorité et de la légitimité, liées à la figure du Prince, demeurent d’une surprenante actualité.
Enseignant en histoire, rédacteur en chef du site d’information Orthodoxie.com, Christophe Levalois a mené de longues recherches sur la place du sacré dans la société. Il est l’auteur, au Cerf, de Prendre soin de l’autre – Une vision chrétienne de la communication.
"

* Le livre est aussi proposé au format numérique : kindle - epub. Pour les appareils Apple, avec iBooks et iTunes, voir ici. Dans les librairies de proximité.
** Un extrait peut être lu ici.

dimanche 6 mars 2016

Une tribune dont je suis cosignataire: "Il est urgent pour les chrétiens orthodoxes de reconnaître la terrible vérité du 10 mars 1946"

J'ai cosigné une tribune intitulée "Il est urgent pour les chrétiens orthodoxes de reconnaître la terrible vérité du 10 mars 1946". Voici le premier paragraphe qui explique les circonstances historiques:

"Le 10 mars 1946, à Lviv, l’Église orthodoxe de Russie a intégré de force l’Église grecque catholique ukrainienne en son sein sous la pression du pouvoir soviétique. Au moment où les participants au synode votèrent les 8 et 9 mars pour la « réunification » de leur Église au patriarcat de Moscou tous les évêques grecs catholiques ukrainiens se trouvaient en prison sous les verrous. Les 216 prêtres et 19 laïcs réunis à la cathédrale Saint-Georges de Lviv par le NKVD, ancêtre du KGB, étaient à la merci d’un « groupe d’initiative » conduit par deux évêques orthodoxes Antony Pelvetsky et Myhailo Melnyk et par un prêtre orthodoxe Gavril Kostelnyk. Les archives révèlent que c’est Staline lui-même qui décida de l’élimination de cette Église grecque catholique ukrainienne en février 1945 douze jours après la conférence de Yalta tenue en compagnie de Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt."

Les deux derniers paragraphes:

"L’Église orthodoxe de Russie dans son ensemble ne peut pas être tenue responsable de décisions prises par des autorités ecclésiastiques manipulées ou terrorisés par le NKVD-KGB. Cependant nous, chrétiens orthodoxes, vivant 70 ans après les événements, nous nous sentons responsables du silence coupable qui entoure la destruction de cette Église par le régime soviétique avec la participation du patriarcat de Moscou. Nous savons que des millions de chrétiens orthodoxes dans le monde condamnent fermement les persécutions anti-religieuses du gouvernement soviétique et de Joseph Djougachvili en particulier. Aussi, en ce jour commémoratif du 10 mars 1946, et à la veille du dimanche 13 mars 2016, dimanche du Pardon dans le calendrier liturgique orthodoxe, nous assurons l’Église grecque catholique ukrainienne de notre solidarité, de notre prière pour toutes les victimes innocentes de cette Église, qui furent emprisonnées, torturées, déportées et assassinées par le gouvernement soviétique avec la complicité du patriarcat de Moscou."

"Nous leur demandons humblement pardon pour toutes les injustices dont ils ont été victimes sous couvert de l’autorité de l’Église orthodoxe, et nous nous inclinons devant les martyrs de cette Église grecque catholique ukrainienne."

La tribune est cosignée par des personnalités orthodoxes du monde entier, parmi lesquelles: l'historien Antoine Arjakovsky, l'écrivain américain Jim Forest, les pères Georges Kovalenko, André Doudtchenko, Michael Plekon, Michel Evdokimov et André Louth, la poétesse et universitaire russe Olga Sedakova, les philosophes Bertrand Vergely et Constantin Sigov, le président de l'Acer-Mjo Cyrille Sollogoub, l'universitaire Daniel Struve, et d'autres personnes.

Pour lire la totalité de la tribune (avec les notes et tous les signataires) , cliquez ici.

En complément: le film d'Antoine Arjakovsky (en anglais, version russe) sur le synode du 10 mars 1946. 

Compléments: publication de la tribune également en anglais (1), en ukrainien (1, 2), en russe (1, 2), en polonais (1, 2), en italien (1, 2), en roumain (1), en allemand (1), en espagnol (un commentaire en espagnol), en vietnamien, en taïwanais, en portugais, en arabe, en néerlandais, en hongrois, en slovaque, (en tout 16 langues avec le français); par l'agence de presse Zenit en français, sur le site du quotidien La Croix, de l'hebdomadaire La Vie, le site d'information catholique suisse Cath.ch (ancienne agence Apic), l'agence Infocatho, sur le site de l'Institut d'histoire sociale (1). Une émission sur Radio Notre-Dame (le "Grand témoin" avec Antoine Arjakovsky). 

Des réactions très positives à la tribune (en polonais). Le primat de l’Église grecque catholique d'Ukraine, l'archevêque Sviastoslav Shevchuk (en russe ici) et Mgr Boris Gudziak, son exarque à Paris, l'ont saluée comme prophétique. Le père et professeur Bogdan Prach, recteur de l'Université catholique d'Ukraine à Lviv y voit un signe très positif porteur d'un grand espoir (en polonais). L’Église orthodoxe non canonique, qui rassemble des millions de fidèles, nommée "Patriarcat de Kiev", a précisé dans un message (en anglais sur cette page) comprendre la douleur des grecs-catholiques et a formulé une demande de pardon, tout en pardonnant pour sa part. L'ancien dissident soviétique Myroslav Marynovytch (condamné à 10 ans de Goulag en 1977), vice-recteur de l'Université catholique d'Ukraine, fondateur d'Amnesty International en Ukraine, a remercié publiquement sur son blog pour les "paroles de vérité et de compassion" de la tribune.

Dans l'édition française de L'Osservatore Romano, en date du 10 mars, le métropolite Hilarion de Volokolamsk (Patriarcat de Moscou) en appelle aux "efforts communs des orthodoxes et des grecs-catholiques pour surmonter une hostilité historique" (en ligne ici, p.1 et p.4 pour la citation).

dimanche 28 février 2016

Un entretien avec Jacqueline Péry d'Alincourt (1919-2009), résistante et déportée à Ravensbrück

Ci-dessous: un entretien que j'ai réalisé tout à la fin de l'année 2008 avec Jacqueline Péry d'Alincourt (1919-2009, photographie ci-contre). Elle y parle tout d’abord de la résistance avec son amie Claire Chevrillon, de Jean Ayral, puis de Daniel Cordier, au secrétariat de Jean Moulin à Paris, ensuite de son arrestation, des cinq jours de torture par la Gestapo et de la mise au secret durant six mois à Fresnes, puis, de la déportation au camp de concentration de Ravensbrück où elle retrouve son amie Geneviève de Gaulle. Parmi les personnes dont il est aussi question dans l’entretien : Germaine Tillion, Mère Marie Skobtsov (1) et Margarete Buber-Neuman.

Bien que très malade (elle est décédée moins de quatre mois plus tard), Jacqueline Péry d'Alincourt, ayant alors d'importantes difficultés d'élocution, a accepté de donner cet entretien chez elle. On trouvera ici un portrait biographique d'elle. Son témoignage écrit est sur cette page. Le 27 mai 2015, au Panthéon, dans l'hommage de la nation, le président de la République François Hollande, l'a mentionnée dans son évocation de Geneviève de Gaulle-Anthonioz.

dimanche 6 septembre 2015

Entretien sur Radio Belarus consacré à l'exposition Marie de Castellane au musée-château de Nesvizh (Biélorussie)

Le 29 août et le 3 septembre 2015, Radio Belarus a diffusé un entretien (ci-dessous avec un diaporama) avec moi et Irina Kotova dans le cadre de son émission en français Belarus de A à Z. Cette interview avait pour sujet le projet d'exposition internationale Marie de Castellane (1840-1915) au musée-château de Nesvizh en Biélorussie. L'entretien a été mené par la journaliste Katerina Poletayeva. Nous avons donné aussi un entretien, sur le même sujet, pour les émissions en russe de Radio Belarus.

dimanche 30 août 2015

Une visite à l'exposition consacrée à Marie de Castellane au château de Nesvizh (Biélorussie)

A mes côtés, durant l'entretien, Irina Kotova traduisait
Je me suis rendu récemment en Biélorussie pour voir l'exposition consacrée à Marie de Castellane (1840-1915), à laquelle j'ai participé, au château de Nesvizh. Une télévision biélorusse, CTV, chaîne de la capitale, Minsk, a réalisé un reportage - ci-dessous - à cette occasion pour le journal télévisé du 26 août à 19h30. Jean Roman Potocki, descendant de Marie de Castellane, et Sergueï Klimov, directeur du château de Nesvizh, sont également interviewés. C'est ce reportage qui se trouve ci-dessous (sur le site de CTV). J'ai été plus longuement interrogé. Le reste de l'entretien et les autres images doivent servir à un documentaire pour septembre. Durant ce séjour, j'ai été également interviewé à Radio Bélarus pour plusieurs émissions et j'ai participé à un talk-show sur CTV, dont le thème était le journalisme. Ce qui reste de mon intervention lors de cette émission peut être vu ici. J'ai parlé plus longuement, notamment des questions relatives à l'éthique pour le journalisme aujourd'hui, mais aussi sur le thème de l'objectivité et de la subjectivité dans la transmission de l'information. Mais cela n'a pas été retenu au montage.

jeudi 13 août 2015

Mon étude intitulée "Le retour à l'Un selon Plotin" en téléchargement

Mon étude intitulée Le retour à l'Un selon Plotin est en téléchargement depuis peu. Elle est notamment disponible sur la plateforme Smashwords où elle peut être téléchargée gratuitement au format ePub (pour liseuse, tablette, smartphone, ordinateur avec un lecteur, comme celui d'Adobe). Pour iPhone, iPad, iPod touch et Mac : iTunes. Elle est également disponible pour les différents Kindles, donc les liseuses d'Amazon, également gratuitement. La page dédiée sur Amazon se trouve ici. Si vous n'avez pas de Kindle, cliquez ici pour télécharger l'application de lecture gratuite pour tout format Kindle, notamment sur ordinateur.

Présentation: synthèse sur le cheminement spirituel vers l’Un selon l’enseignement de Plotin. L’influence du philosophe néo-platonicien sur certains Pères de l’Église, notamment Grégoire de Nysse, y est également évoquée. 
Sommaire : Introduction : Plotin (205-270) et son influence - 1 : Comment sommes-nous venus de l'Un ? - 2 : Quelles sont les étapes de la conversion (du retour) jusqu'à l'Un ? 3 : Comment remonter jusqu'à l'Un ? - 4 : Recevoir une autre vie – 5 : Du divin en soi au divin dans l'Univers.

L'ensemble compte une vingtaine de pages (tout dépend du lecteur utilisé).

samedi 1 août 2015

Une courte biographie de Marie de Castellane en anglais

Marie de Castellane (source)
Dans le catalogue de l'exposition en cours sur Marie de Castellane (1840-1915) et son temps au château de Nesvizh (Biélorussie), une courte biographie dont je suis l'auteur a été publiée en russe, en biélorusse et en anglais. C'est la même que celle qui se trouve en russe sur le dépliant de l'exposition. Voici ci-dessous les deux pages de la version anglaise.
Pour une bonne lecture de ces deux pages avec un texte plus grand et plus lisible: faire un clic droit sur le document, puis "ouvrir dans un nouvel onglet". Sinon: page 1, page 2.


vendredi 3 juillet 2015

Un portrait de Marie de Castellane

Le 24 juin dernier, j'ai eu la chance de découvrir un portrait très peu connu, impressionnant par sa taille et dont une photographie se trouve ci-dessous, de Marie de Castellane (1840-1915). Il date de 1864. Elle avait donc 24 ans.

Il n'était connu jusqu'alors que dans sa famille. Il se trouvait au château de Rochecotte. Lorsque celui-ci a été vendu en 1978 par le dernier de Castellane propriétaire et que tout  ce qui se trouvait à l'intérieur a été dispersé (un véritable musée m'a-t-on dit !), une arrière-petite-fille de Marie de Castellane, la princesse Jeanne-Marie de Broglie, a pu racheter ce portrait et le placer dans l'entrée de son appartement parisien.

La princesse Jeanne-Marie de Broglie est fille de la duchesse Anne-Marie de Maillé de La Tour-Landry, elle-même fille du prince Stanislas Radziwill (1880-1920) et de la princesse Dolores Constance Jeanne Radziwill (d'une autre branche). Le prince Stanislas, qui fut adjoint de Józef Piłsudski durant la guerre soviéto-polonaise (1919-1921), était le fils cadet du prince Antoine et de Marie de Castellane. La princesse de Broglie conserve aussi d'autres portraits familiaux et, notamment, le tableau du mariage de Marie de Castellane et du prince Antoine Radziwill au château de Sagan (aujourd'hui en Pologne) en 1857.

Stanislas Dwernicki, parent de la princesse de Broglie et des Radziwill (et excellent connaisseur de leur histoire) avait organisé cette visite pour Sergeï Klimov, directeur du musée-château de Nesvizh, moi-même et Irina Kotova.
Lors de la visite. A ma gauche: la princesse de Broglie; à ma droite: Stanislas Dwernicki et Sergeï Klimov

samedi 6 juin 2015

Deux photographies exceptionnelles datant de 1858 de Marie de Castellane et du prince Antoine Radziwill

Grâce à la très grande amabilité de Stanislas Dwernicki, deux photographies exceptionnelles de Marie de Castellane (1840-1915) avec son époux, le prince Antoine Radziwill (1833-1904), ont été portées à ma connaissance et la première est actuellement présentée au château de Nesvizh dans l'exposition en cours consacrée à Marie de Castellane. Ces deux photographies datent de 1858 ! C'est-à-dire moins de 20 ans après les débuts de la photographie. Ce sont de jeunes mariés. En effet, leur mariage a eu lieu l'année précédente au château de Sagan (aujourd'hui en Pologne), demeure de la grand-mère et marraine de Marie de Castellane, qui a arrangé leur mariage, Dorothée, princesse de Courlande, duchesse de Dino (1793-1862), qui seconda Talleyrand dans ses missions diplomatiques à partir du Congrès de Vienne (1814-1815). Marie de Castellane a alors 18 ans et son époux 25. La seconde photographie est très étonnante. On y voit Marie de Castellane de dos ! Pour observer le remarquable travail que constitue sa coiffe ?
Pour agrandir chaque photographie au maximum, faire un clic droit sur celle-ci, puis sélectionner "Ouvrir le lien dans un nouvel onglet", ou, au choix, "Ouvrir le lien dans une nouvelle fenêtre".
Marie de Castellane et le prince Antoine Radziwill en 1858




Marie de Castellane de dos, en 1858

samedi 30 mai 2015

Le dépliant de l'exposition sur Marie de Castellane au château de Nesvizh (Biélorussie)

Je viens de recevoir le fichier du dépliant de l'exposition Marie de Castellane (1840-1915), princesse Radziwill, au château de Nesvizh en Biélorussie. Il comprend deux textes que j'ai écrit et qui ont été traduits en russe par Irina Kotova. L'un, sur un des côtés, est une courte biographie de Marie de Castellane. L'autre texte présente le livret d'une soirée théâtrale au château de Rochecotte, le 25 septembre 1867. Ci-dessous: les deux côtés du dépliant (cliquez sur chaque image pour l'agrandir).


jeudi 21 mai 2015

Ouverture de l'exposition Marie de Castellane au château de Nesvizh (Biélorussie)


Le vendredi 15 mai a été inaugurée l'exposition consacrée à Marie de Castellane (1840-1915) (1) au château de Nesvizh en Biélorussie. L'idée de cette exposition vient d'une conversation que j'ai eu le 8 août 2014 avec le directeur du château de Nesvizh, Sergeï Klimov que j'ai accompagné récemment lors d'une visite en France (compte rendu en Biélorussie). J'ai participé au catalogue de l'exposition qui vient de paraître en russe. Les grands médias ont largement rendu compte du lancement de l'exposition qui durera jusqu'à fin août, voire un peu plus. Ainsi, une reportage a été effectué pour le journal télévisé de la Première chaîne de la télévision biélorusse (Belarus 1). On peut le visionner sur cette page (juste la vidéo). Un reportage photographique est proposé ici. Ci-dessous, un reportage d'une autre chaîne de télévision biélorusse également pour le journal télévisé.



Par ailleurs, une autre exposition, intitulée "Les Radziwill et le livre" se termine à Bibliothèque nationale de Biélorussie à Minsk. Je ne suis pas étranger à sa tenue, avec Irina Kotova, car c'est de nos discussions lors d'une visite l'été dernier qui ont donné l'idée à la responsable du musée du livre qui se trouve dans la Bibliothèque nationale. Sur cette exposition: un reportage vidéo, un reportage photographique, d'autres photographies sur le site de la bibliothèque.

Marie de Castellane, princesse Radziwill, vers 1890

mardi 5 mai 2015

Urbanisme, architecture et histoire: Berlin au début du XXe siècle


Récemment, une vidéo avec des images colorisées de Berlin en ruines, en juillet 1945, a été mise en ligne ici. Ce sont des images terribles d'un gigantesque désastre humain, architectural et urbanistique. Justement, dernièrement, la recherche d'informations sur les lieux des Radziwill à Berlin au XIXe et au XXe siècle, m'a amené sur ce site qui présente une longue page avec de nombreuses et magnifiques photographies (dont certaines aériennes) de Berlin au début du XXe siècle (dont celles ci-dessus). Une très grande capitale avec des édifices majestueux. Certes, l'ensemble est hiératique,  avec des réalisations parfois démesurées (comme dans toutes les capitales contemporaines), illustre (trop pour mon goût) l'ordre prussien, se veut le témoignage (convaincant) d'une très grande puissance entreprenante, néanmoins c'est une réussite urbanistique qui ne manque ni d'allure, ni de beauté. On en mesure que davantage le désastre occasionné par les tragédies et les folies du XXe siècle. Les reconstructions sont loin d'égaler les bâtiments qui ne sont plus (une série d'exemples sur cette page). Les vidéos en fin de page, des années 30, permettent de voir comment le nazisme marque de son empreinte la ville, de plus en plus militarisée (beaucoup de personnes en uniformes circulent), à l'image de la société enrégimentée, et prépare ainsi aux nombreuses tragédies qui ont suivi.

Ci-dessous: un exemple de la différence entre le début du XXe siècle et aujourd'hui avec le n°3 de la Pariser Platz ("Place de Paris"). Les Radziwill résidaient après 1870 au premier étage de la demeure centrale (l'ancien "Palais Wrangel"; source de la photographie ci-dessous). L'édifice actuel est celui d'une banque; il est en partie dédié à l'organisation d'évènements.

samedi 2 mai 2015

Le souvenir de Marie de Castellane, des bords de la Loire à Paris

Au château de Montrésor - je suis à gauche de la comtesse Marie Rey, à sa droite Sergeï Klimov
Visite du château de Montrésor
Dans le cadre d'échanges culturels entre la France et la Biélorussie et d'une exposition très prochaine et de travaux sur Marie de Castellane (1840-1915), princesse Radziwill, j'ai accompagné le directeur du château de Nesvizh (Biélorussie), Sergeï Klimov, son assistante, Natalia Zherko, avec Irina Kotova, en février pour plusieurs visites, dont durant deux jours dans la vallée de la Loire. Au château de Chambord, une présentation privée du château était organisée pour nous. Ce fut l'occasion pour moi de découvrir ce superbe château par son architecture et son environnement, mais guère pensé pour l'habitation (très froid l'hiver, très longtemps infesté de moustiques l'été). Le lendemain, la directrice du château royal de Blois a elle-même guidé une passionnante visite. De cette rencontre est né un projet d'une exposition dans les années à venir qui après Blois ira au château de Nesvizh. Nous nous sommes ensuite rendus au château de Montrésor, autre visite très riche. Nous y avons rencontré la comtesse Marie Rey, née Potocka, arrière-petite-fille de Marie de Castellane, entourée de plusieurs membres de sa famille. Nous avons beaucoup parlé, elle nous a montré de nombreux documents (lettres, portraits, photographies) sur l'histoire familiale. L'une des filles de la comtesse, Isabelle, nous a ensuite montré le château dont les premières fondations remontent au début du XIe siècle au célèbre et turbulent comte d'Anjou Foulque Nerra. La demeure a été restaurée au milieu du XIXe siècle par le comte polonais Xavier Branicki, dont la famille châtelaine descend. Nous avons pu y admirer de très beaux meubles et des peintures de la Renaissance italienne et d'autres de Van Loo, Vigée-Lebrun, Winterhalter. Ensuite, nous avons fait route jusqu'au château de Rochecotte (précédente visite), où le souvenir de Marie de Castellane est très présent, ainsi que celui de sa grand-mère Dorothée, princesse de Courlande, duchesse de Dino, mais aussi celles d'autres personnes comme Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, le grand diplomate français du XIXe siècle. Toujours splendide ! On a répondu à notre curiosité de voir quelques unes des chambres (dont des suites), ce qui nous a permis d'y voir le travail accompli très soigné, de qualité, réalisé avec beaucoup de goût. Deux jours plus tard, à Paris, nous avons rencontré une autre arrière-petite-fille de Marie de Castellane, née également Potocka, Isabelle d'Ornano, qui, avec son mari, est à la tête de l'entreprise Sisley. Le lendemain, sans moi, Sergeï Klimov, Natalia Zherko et Irina Kotova se sont rendus au château de Chantilly où, après une rencontre avec une conservatrice, un projet commun a été posé.
Au château de Rochecotte -en discussion avec Mme Pasquier, directrice, aux côtés de Sergeï Klimov, Natalia Zherko et Irina Kotova
Au siège de Sisley à Paris avec Isabelle d'Ornano

samedi 8 novembre 2014

Au château de Rochecotte

Avec Mme Pasquier, sous le portrait de Talleyrand qui séjourna souvent au château
Fin octobre, j'ai été reçu au château de Rochecotte, avec Irina Kotova. Une journée sur les bords de la Loire, non loin de Langeais, dans la région de Tours, pour découvrir cette demeure du XVIIIe siècle à l'occasion de la préparation, à laquelle je participe, des évènements culturels en lien avec Marie de Castellane qui se dérouleront en 2015 au château de Nesvizh, en Biélorussie, pour le centenaire de son décès et le 175e anniversaire de sa naissance. En effet, Marie de Castellane (1840-1915) y a passé une bonne partie de ses 17 premières années avant de devenir princesse Radziwill, puis de tenir un salon prestigieux à Berlin (tout en revenant régulièrement à Rochecotte) et de restaurer le château de Nesvizh en créant aussi l'immense parc (une centaine d'hectares) attenant à celui-ci. Nous y avons rencontré Mme Pasquier dont la famille a racheté le château et l'a transformé en hôtel de luxe (page Facebook), ce qui a permis de le sauver. L'ensemble, intérieur et extérieur, est magnifique. C'est la grand-mère de Marie de Castellane, Dorothée de Courlande, duchesse de Dino, femme réputée dans toute l'Europe pour sa beauté et son intelligence, qui a longtemps vécu dans le sillage de Talleyrand (dont elle avait épousé le neveu), qui a acheté le château en 1828. Elle le légua à sa fille Pauline épouse d'Henri de Castellane. Il resta dans la famille de Castellane jusqu'en 1978. Mme Pasquier nous a montré un document rare: un livret de pièces jouées au château le 25 septembre 1867 (photographie ci-dessous). En effet, pour se détendre, des pièces étaient jouées par les habitants du château. Ce jour là ont été représentés: La Gageure imprévue de Sedaine, comédie en un acte (création en 1768), puis L'Irato ou l'Emporté de Mehul (compositeur) sur un livret de Marsolier, opéra comique en un acte (création en 1801). Marie de Castellane a joué dans les deux représentations.
Le livret des pièces jouées au château ce jour là

mercredi 26 février 2014

Cinq grands spirituels orthodoxes du Mont-Athos du début du XXe siècle: ma chronique du 23 février

Ma chronique du 23 février dans l'émission Lumière de l'orthodoxie (textes et enregistrement), sur Radio Notre-Dame, rend compte de la parution d'un ouvrage sur cinq grands spirituels du Mont-Athos du début du XXe siècle. Ci-dessous: le texte de cette chronique.

La parution d’un nouvel ouvrage dans l’excellente collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle », dirigée par Jean-Claude Larchet aux éditions L’Age d’Homme, nous donne l’occasion de dire quelques mots sur la sainteté et plus particulièrement sur les saints aujourd’hui. L’ouvrage s’intitule Figures athonites du début du XXe siècle. Ecrit par l’archimandrite Chérubim Karampelas, né en 1920, décédé en 1979, il présente cinq vies d’ascètes du Mont Athos, nés au XIXe siècle et ayant vécu dans la première moitié du XXe siècle. Citons-les, ce sont l’Ancien Joachim de la skite de Sainte-Anne, l’Ancien Athanase de Grigouriou, l’Ancien Callinique l’Hésychaste, l’Ancien Daniel de Katounakia, l’Ancien Isaac de Dionysou. Un « ancien » est un terme, géronda en grec, qui désigne un père spirituel. C’étaient de très humbles moines, avec des personnalités différentes, qui furent des lumières de la foi pour leurs contemporains. L’ouvrage se présente comme des biographies avec une part importante laissée à des témoignages  qui rapportent notamment l’insondable sagesse et les grands charismes déployés par ces ascètes. De nombreuses histoires, très simples, de la vie miraculeuse de tous les jours peut-on dire dans leur cas, qui sont aussi autant d’enseignements, sont relatées.

Le Mont Athos a abrité lors de la période contemporaine d’autres grandes figures comme saint Silouane l’Athonite et son disciple le père Sophrony, décédé en 1993 en Angleterre, mais aussi l’Ancien Joseph l’Hésychaste, l’Ancien Ephrem de Katounakia, l’Ancien Païssios ou encore l’Ancien Porphyre, ce dernier né en 1906, décédé en 1991, canonisé par le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique de Constantinople le 27 novembre dernier.

samedi 18 janvier 2014

Un dessin animé en russe sur la vie de saint Séraphin de Sarov

En Russie, il y a de nombreuses productions de films et de dessins animés avec pour sujets la foi, l'histoire de l’Église et ses figures. Nous avons mis sur ce blog un dessin animé sur un fol-en-Christ, saint Basile le Bienheureux (XVIe siècle). En voici un autre, en russe également, sur la vie de saint Séraphin de Sarov (1754 ou 1759 - 1833).

lundi 9 décembre 2013

"Vies des saints serbes": ma chronique du 8 décembre

Ma chronique du 8 décembre dans l'émission Lumière de l'orthodoxie (textes et podcast), sur Radio Notre-Dame, avait pour sujet la parution des Vies des saints serbes de saint Justin Popovic aux éditions L'Age d'Homme. Ci-dessous: le texte de cette chronique.

Les éditions L’Age d’Homme ont publié cette année, dans l’excellente collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle », dirigée par Jean-Claude Larchet, la traduction française des Vies des saints serbes du père Justin Popovic, devenu lui-même saint depuis sous le nom de saint Justin de Tchélié (Celije) et qui est fêté le 1er juin.  Ce synaxaire - vies des saints en suivant le calendrier - de 470 pages permet non seulement de prendre connaissance des nombreux saints et saintes qui y sont évoqués, en tout 62, mais aussi d’entrer dans l’histoire et la richesse spirituelle du peuple serbe.

C’est une histoire pleine de nombreux combats et de beaucoup de souffrances ainsi que de sacrifices collectifs au fil des siècles. Aujourd’hui, c’est encore le cas avec le Kosovo. Rappelons juste que le peuple serbe a été pendant des siècles en première ligne face aux invasions de l’Empire ottoman et qu’il a, de ce fait, été le défenseur pendant des siècles de l’Europe chrétienne, ce qu’il a payé par un prix très élevé en vies humaines et en destructions. Au XXe siècle, après la domination ottomane, plusieurs tragédies historiques l’ont frappé cruellement : les deux guerres mondiales et le régime communiste. Cette très longue mémoire est toujours présente aujourd’hui. Cette histoire explique aussi qu’un nombre important de rois, de reines et de princes se trouvent dans cet ouvrage. En effet, un tiers des saints présentés ont une ascendance noble.

Je présenterai juste, rapidement, trois exemples. Le premier est saint Sava. Le grand saint national serbe. Né vers 1169, mort en 1236, fils du roi Stefan Nemanja, lui-même saint très populaire sous le nom de saint Syméon le Myroblite, saint Sava a fondé le monastère de Chilandar sur le Mont Athos et fut le premier primat de l’Eglise orthodoxe serbe qui obtient grâce à lui son autonomie et qu’il a organisée. Il est fêté le 14 janvier.

lundi 2 décembre 2013

Une viola organista...enfin ! Cinq siècles après sa conception !

Ce Léonard ! Un pianiste polonais a réalisé le défi de construire un instrument imaginé par Léonard de Vinci. Cinq siècles après sa conception, celui-ci a donc vu le jour. On la nomme viola organista. C'est à la fois un clavecin par son clavier et un instrument à cordes, proche du violoncelle et de la viole de gambe, par le son ! Toutes les explications et deux vidéos sur cette page (dont la photographie ci-dessus) qui permettent d'entendre cet étonnant instrument. 

mardi 26 novembre 2013

Sainte de l'Eglise orthodoxe et "Juste parmi les nations", une rue de Paris portera bientôt son nom: ma chronique du 24 novembre

Ma chronique du 24 novembre dans l'émission Lumière de l'orthodoxie, sur Radio Notre-Dame, portait sur la décision récente, par la mairie de Paris, d'attribuer à une voie nouvelle du 15e arrondissement de la capitale, le nom de Marie Skobtsov. C'est un hommage à une grande figure de l'émigration russe à Paris: Mère Marie, à la fois sainte de l’Église orthodoxe et déclarée "Juste parmi les nations" par le mémorial de Yad Vashem. Ci-dessous: le texte de cette chronique.

J’ai la joie de vous annoncer aujourd’hui une excellente nouvelle qui est aussi un évènement : la mairie de Paris a décidé de donner à une voie du 15e arrondissement le nom de rue Marie Skobtsov. Le 4 novembre le Conseil du 15e a voté la décision et le 12 novembre ce fut au tour du Conseil de Paris, les deux à l’unanimité. Pour comprendre la portée de cet évènement, il faut connaître quelques éléments de la vie étonnante de Marie Skobtsov, que nous appelons plus volontiers en orthodoxie Mère Marie (photographie ci-dessus).

Née Elisabeth Pilenko, en 1891, à Riga, alors dans l’Empire russe, issue d’une famille aristocratique, avec des origines françaises, elle révèle très tôt à Saint-Pétersbourg ses dons de poétesse et fréquente les salons littéraires en vue. Militante, elle devient lors de la Révolution de 1917, la première femme maire d’une ville en Russie. Mais opposante au régime, elle se retrouve sur les routes d’Europe avec son second mari et ses enfants. Elle arrive finalement à Paris en 1923. Différents évènements et sa foi l’amènent à devenir moniale en 1932 sous le nom de Mère Marie. Elle choisit de rester à Paris pour y exercer une action caritative envers les démunis de l’émigration russe. C’est ainsi qu’elle crée en 1935 un foyer au 77 rue de Lourmel dans le 15e. Tous les matins, très tôt, elle part en trainant une charrette jusqu’aux Halles pour récupérer les invendus et ce que l’on veut bien lui donner afin de nourrir tous les déshérités qui viennent à son foyer. C’est aussi un lieu de célébrations, une église s’y trouve, mais également de rencontres intellectuelles où se rend entre autres Nicolas Berdiaev. Mère Marie fait montre d’une activité débordante et multiple : elle nourrit, écrit, brode, dessine.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le centre accueille des réfugiés, mais aussi délivre des faux certificats de baptême, aide certains à échapper aux recherches de l’occupant. En juillet 1942, Mère Marie parvient à sauver des enfants enfermés au Vélodrome d’hiver, où elle a pu entrer, en les dissimulant dans des poubelles. Toutes ces actions lui vaudront, bien des années après, le titre de « Juste parmi les nations » décerné par le mémorial de Yad Vashem. En 1943, suite à une dénonciation, elle est arrêtée et déportée au camp de Ravensbrück. Là, elle est au cœur d’un groupe de prière dans lequel se trouve notamment Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Mère Marie soutient, réconforte, prie. Ayant eu la chance de rencontrer une de ses proches compagnes de captivité, Jacqueline Pery-d'Alincourt (deux entretiens avec elle sur ces pages: 1, 2), membre de ce groupe de prière, j’ai appris combien la présence et le rayonnement de Mère Marie ont été précieux pour ses compagnes pour survivre dans cet enfer. Mais, le 31 mars 1945, qui est cette année-là le vendredi saint, elle est gazée, peut-être en prenant la place d’une autre personne. En 2004, elle a été canonisée par le Patriarcat œcuménique de Constantinople en même temps que son fils Georges, que le prêtre Dimitri Klépinine et Ilya Fondaminsky, un juif converti à l’orthodoxie, tous œuvrant avec Mère Marie, tous morts en déportation.