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jeudi 15 décembre 2016

« La vitalité orthodoxe ne peut qu’être stimulante pour l’Occident » : mon entretien au web magazine Philitt

Sous le titre "La vitalité orthodoxe ne peut qu'être stimulante pour l'Occident", le web magazine Philitt, revue de philosophie et de littérature, a publié mon entretien avec sa rédaction sur l'orthodoxie, l'Orient et l'Occident. Il est en ligne sur cette page.

vendredi 11 novembre 2016

L'Eglise orthodoxe russe, l'opéra-rock "Jésus-Christ superstar" et l'expression artistique de sujets religieux en général

L'Église orthodoxe russe a pris la défense de l'opéra-rock « Jésus-Christ superstar » (source de l'information, et de la photographie, en français). 

Cela peut paraître anecdotique, mais la réflexion sous-jacente mérite d'être relevée. Elle est exprimée par Vladimir Legoyda, responsable du département synodal pour les relations de l’Église avec la société et les médias du Patriarcat de Moscou, le 1er novembre 2016. Il souligne: "L’Église ne réprime pas la créativité, en bénissant les artistes qui s'inspirent de sujets évangéliques". Il précise qu'il y a une nette différence entre une représentation non-canonique et une représentation blasphématoire d'une chose sacrée: "Entre une représentation blasphématoire et une représentation non-canonique des choses saintes il y a un abîme que seule une personne culturellement myope ne remarquera pas".
 
Cette réflexion peut s'étendre à toute forme artistique qui représente des sujets religieux, tout en s'écartant des formes canoniques (comme le sont les icônes par exemple). C'est là tout son intérêt.

mercredi 6 avril 2016

Une belle réponse à la tribune dont je suis cosignataire: “Message aux frères et sœurs orthodoxes qui ont signé la déclaration concernant le 70e anniversaire du pseudo-synode de Lviv de 1946 “

Début mars, j'ai cosigné une tribune intitulée "Il est urgent pour les chrétiens orthodoxes de reconnaître la terrible vérité du 10 mars 1946" (lien vers le texte complet et la liste des signataires). Celle-ci a été diffusée en 16 langues et a suscité un grand écho en Ukraine.

Le 17 mars, à l’occasion d’un colloque à l’Université nationale Tarass Chevtchenko à Kiev, une réponse à cette tribune a été publiée. Elle est signée par des évêques de l’Église grecque-catholique (uniate) d’Ukraine, en premier par son primat, l’archevêque Sviatoslav (Shevchuk), des universitaires, des chercheurs, des enseignants et des journalistes. Voici ci-dessous la traduction française de cette réponse publiée sur Orthodoxie.com (et reprise par le quotidien La Croix et l'agence de presse Zenit).
NB : le “Patriarcat de Kiev” et l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne mentionnés dans ce texte ne sont pas canoniques, c'est-à-dire non reconnus par les Églises orthodoxes.

Message aux frères et sœurs orthodoxes  qui ont signé la déclaration concernant le 70e anniversaire du pseudo-synode de Lviv de 1946

Nous, évêques, clergé et laïcs gréco-catholiques, universitaires et chercheurs de divers pays, exprimons notre sincère gratitude et reconnaissance pour votre lettre dans laquelle vous appelez à juste titre ce rassemblement un “pseudo-synode.”

Vous faites appel à la hiérarchie orthodoxe en Russie et en Ukraine pour «reconnaître la nullité des décisions tragiques” et pour assurer l’Église gréco-catholique ukrainienne (UGCC) de votre solidarité et de votre prière “pour toutes les victimes innocentes de cette Église qui ont été emprisonnées, torturées, déportées et assassinées par le gouvernement soviétique avec la complicité du Patriarcat de Moscou “.

Le Seigneur est le Dieu de la paix, et donc un sentiment de paix terrestre nous donne un vif avant-goût  du Royaume des Cieux. Lorsque nous nous réconcilions les uns avec les autres, on peut dire que nous confirmons la force durable des paroles du Christ:
Si donc tu apportes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va-t’en premièrement te réconcilier avec ton frère; et après cela viens, et présente ton offrande. (Matthieu 5: 23-24)

Cette année, votre cadeau de Pâques aura du prix aux yeux du Seigneur. Nous espérons qu’Il nous donnera aussi sa miséricorde.

Nous admirons sincèrement votre courage, car il est difficile d’être le premier – et il est encore plus difficile de rester seul. On peut toujours rencontrer la suspicion et la méfiance de l’autre côté ainsi que l’incompréhension et le manque de soutien de son propre côté. Nous sommes convaincus que votre appel reflète l’opinion véritable et la conviction de nombreux orthodoxes à travers le monde. Donc, aujourd’hui, nous nous souvenons avec gratitude de toutes ces expressions individuelles de compassion, de compréhension et de solidarité avec cette Église qui a été condamnée au silence; ces expressions retentissaient dans toutes les décennies précédentes et encore son aujourd’hui. Presque en même temps que votre appel, le centre de presse de l’Église orthodoxe ukrainienne (du Patriarcat de Kyiv) a dit qu’ils “partagent la douleur des Ukrainiens gréco-catholiques du fait de la souffrance et des pertes qu’ils ont subies à la suite de répressions soviétiques.” Ces deux initiatives sont apparues dans le contexte du travail récent sur l’unité eucharistique entre orthodoxes et gréco-catholiques qui a commencé l’année dernière par la proposition du sobor de l’éparchie de Kharkiv-Poltava de l’Église orthodoxe ukrainienne autocéphale renouvelée.

dimanche 6 mars 2016

Une tribune dont je suis cosignataire: "Il est urgent pour les chrétiens orthodoxes de reconnaître la terrible vérité du 10 mars 1946"

J'ai cosigné une tribune intitulée "Il est urgent pour les chrétiens orthodoxes de reconnaître la terrible vérité du 10 mars 1946". Voici le premier paragraphe qui explique les circonstances historiques:

"Le 10 mars 1946, à Lviv, l’Église orthodoxe de Russie a intégré de force l’Église grecque catholique ukrainienne en son sein sous la pression du pouvoir soviétique. Au moment où les participants au synode votèrent les 8 et 9 mars pour la « réunification » de leur Église au patriarcat de Moscou tous les évêques grecs catholiques ukrainiens se trouvaient en prison sous les verrous. Les 216 prêtres et 19 laïcs réunis à la cathédrale Saint-Georges de Lviv par le NKVD, ancêtre du KGB, étaient à la merci d’un « groupe d’initiative » conduit par deux évêques orthodoxes Antony Pelvetsky et Myhailo Melnyk et par un prêtre orthodoxe Gavril Kostelnyk. Les archives révèlent que c’est Staline lui-même qui décida de l’élimination de cette Église grecque catholique ukrainienne en février 1945 douze jours après la conférence de Yalta tenue en compagnie de Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt."

Les deux derniers paragraphes:

"L’Église orthodoxe de Russie dans son ensemble ne peut pas être tenue responsable de décisions prises par des autorités ecclésiastiques manipulées ou terrorisés par le NKVD-KGB. Cependant nous, chrétiens orthodoxes, vivant 70 ans après les événements, nous nous sentons responsables du silence coupable qui entoure la destruction de cette Église par le régime soviétique avec la participation du patriarcat de Moscou. Nous savons que des millions de chrétiens orthodoxes dans le monde condamnent fermement les persécutions anti-religieuses du gouvernement soviétique et de Joseph Djougachvili en particulier. Aussi, en ce jour commémoratif du 10 mars 1946, et à la veille du dimanche 13 mars 2016, dimanche du Pardon dans le calendrier liturgique orthodoxe, nous assurons l’Église grecque catholique ukrainienne de notre solidarité, de notre prière pour toutes les victimes innocentes de cette Église, qui furent emprisonnées, torturées, déportées et assassinées par le gouvernement soviétique avec la complicité du patriarcat de Moscou."

"Nous leur demandons humblement pardon pour toutes les injustices dont ils ont été victimes sous couvert de l’autorité de l’Église orthodoxe, et nous nous inclinons devant les martyrs de cette Église grecque catholique ukrainienne."

La tribune est cosignée par des personnalités orthodoxes du monde entier, parmi lesquelles: l'historien Antoine Arjakovsky, l'écrivain américain Jim Forest, les pères Georges Kovalenko, André Doudtchenko, Michael Plekon, Michel Evdokimov et André Louth, la poétesse et universitaire russe Olga Sedakova, les philosophes Bertrand Vergely et Constantin Sigov, le président de l'Acer-Mjo Cyrille Sollogoub, l'universitaire Daniel Struve, et d'autres personnes.

Pour lire la totalité de la tribune (avec les notes et tous les signataires) , cliquez ici.

En complément: le film d'Antoine Arjakovsky (en anglais, version russe) sur le synode du 10 mars 1946. 

Compléments: publication de la tribune également en anglais (1), en ukrainien (1, 2), en russe (1, 2), en polonais (1, 2), en italien (1, 2), en roumain (1), en allemand (1), en espagnol (un commentaire en espagnol), en vietnamien, en taïwanais, en portugais, en arabe, en néerlandais, en hongrois, en slovaque, (en tout 16 langues avec le français); par l'agence de presse Zenit en français, sur le site du quotidien La Croix, de l'hebdomadaire La Vie, le site d'information catholique suisse Cath.ch (ancienne agence Apic), l'agence Infocatho, sur le site de l'Institut d'histoire sociale (1). Une émission sur Radio Notre-Dame (le "Grand témoin" avec Antoine Arjakovsky). 

Des réactions très positives à la tribune (en polonais). Le primat de l’Église grecque catholique d'Ukraine, l'archevêque Sviastoslav Shevchuk (en russe ici) et Mgr Boris Gudziak, son exarque à Paris, l'ont saluée comme prophétique. Le père et professeur Bogdan Prach, recteur de l'Université catholique d'Ukraine à Lviv y voit un signe très positif porteur d'un grand espoir (en polonais). L’Église orthodoxe non canonique, qui rassemble des millions de fidèles, nommée "Patriarcat de Kiev", a précisé dans un message (en anglais sur cette page) comprendre la douleur des grecs-catholiques et a formulé une demande de pardon, tout en pardonnant pour sa part. L'ancien dissident soviétique Myroslav Marynovytch (condamné à 10 ans de Goulag en 1977), vice-recteur de l'Université catholique d'Ukraine, fondateur d'Amnesty International en Ukraine, a remercié publiquement sur son blog pour les "paroles de vérité et de compassion" de la tribune.

Dans l'édition française de L'Osservatore Romano, en date du 10 mars, le métropolite Hilarion de Volokolamsk (Patriarcat de Moscou) en appelle aux "efforts communs des orthodoxes et des grecs-catholiques pour surmonter une hostilité historique" (en ligne ici, p.1 et p.4 pour la citation).

jeudi 1 janvier 2015

Le film "Ora et labora in horto" en DVD aux éditions Jade

Photographie de P.Gerasime (source)
Ora et labora in horto est un film de Patrick Bittar, d'une durée de 15 minutes, sur le skite (ermitage) Sainte-Foy, situé dans le sud des Cévennes, et le père Gerasime (son nom d'auteur est frère Jean). Il vient de sortir en DVD aux éditions Jade (photographie de la jaquette de couverture ci-dessous). Le film est sans parole et présente de belles images accompagnées de chants orthodoxes de Divna Ljubojević et de l'ensemble Melodi (discographie). Cela conduit à être plus attentif aux images, à chercher et à trouver dans celles-ci, le sens et le "texte" du réalisateur. Cela également incite à saisir un langage qui ne s'exprime pas par le son, mais par ce qui est montré. Très intéressant et très réussi. Ajoutons que les images sont en résonance avec les œuvres photographiques (comme celle ci-dessus) du père Gerasime qui nous donne à voir la beauté du monde créé pour nous conduire à une relation personnelle avec le Créateur: sa photothèque en ligne, les catalogues de ses expositions et de ses ouvrages. La grande presse vient de publier deux beaux articles sur père Gérasime et le skite Sainte-Foy. L'un dans le trimestriel de photojournalisme Polka (n°28, cliquez ici pour lire l'article), l'autre dans l'hebdomadaire Paris-Match, bien qu'excellent ce reportage - en ligne sur cette page - comporte quelques erreurs: P. Gérasime ne chante pas dans les bars de Marseille, frère Joseph n’a pas donné sa fortune, le père Séraphim n’a pas obligé P. Gérasime à faire le cuisine.

lundi 22 décembre 2014

"Déposons maintenant tous les soucis de ce monde"

   Voici une très belle interprétation d'un ancien chant bulgare, en slavon, de l'Hymne des Chérubins (ou Chérubikon) par l'ensemble Optina Pustyn (qui célèbrera son 25e anniversaire en mai 2021) de Saint-Pétersbourg (mise à jour : nouvelle vidéo le 23 janvier 2021), avec des images de Sainte-Sophie de Constantinople. L'Hymne des chérubins est chantée (le terme hymne est ici au féminin), en deux parties, juste avant et juste après la grande entrée. Lors de cette partie de la liturgie, les célébrants prient en répétant trois fois, notamment, les mots du chant, qui appellent à une magnifique élévation et à une rencontre capitale: "Nous qui dans ce mystère représentons les chérubins et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité, déposons maintenant tous les soucis de ce monde". Lors de la seconde partie, le chœur, en représentant de l'assemblée des fidèles, commence par un "amen", puis chante : "Pour recevoir le roi de toutes choses invisiblement escorté par les armées des anges. Alléluia, alléluia, alléluia."

jeudi 29 mai 2014

En juin, deux interventions

Pour ce mois de juin 2014, deux interventions sont au programme:

- Le mercredi 25 juin, dans l'après-midi, j'interviendrai à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris dans le cadre de la 61e Semaine d'études liturgiques (programme). Le thème général est "Liturgie et communication". Mon intervention a été intitulée: "Chances et limites des moyens de communication aujourd'hui en liturgie".

- Le samedi 28 juin, en fin de matinée, dans le grand auditorium (photographie ci-contre, source) du Collège des Bernardins, à Paris, je serai modérateur lors du colloque sur "Serge Boulgakov, un père de l’Église moderne" pour une table ronde sur "Le père Serge Boulgakov et le mouvement œcuménique" (programme général).

samedi 19 avril 2014

Texte: "Les enjeux de la communication pour l’Eglise orthodoxe"

A la demande du métropolite Emmanuel, président de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France, j'ai rédigé un texte relativement court sur "Les enjeux de la communication pour l’Église orthodoxe", pour le calendrier 2014 de la Métropole grecque orthodoxe de France. Pour le lire, cliquez sur ce lien.

mercredi 16 avril 2014

Le Salon du livre orthodoxe: 25 et 26 avril 2014 à Paris

Deux ans après les premières Journées du livre orthodoxe en France (photographies) (un reportage), qui ont rencontré un grand succès, avec 600-700 visiteurs sur les deux jours, voici le Salon du livre orthodoxe. Comme pour les Journées, il se tiendra à Paris, dans le 5e, à la même adresse, les 25 et 26 avril prochains. L'entrée est libre (dans la limite des places disponibles). Pour tout savoir (ou presque), voici le dossier de presse, qui comprend notamment l'affiche (également ci-dessous) et le programme complet. 

dimanche 23 mars 2014

Le grand concile panorthodoxe en préparation

Ma chronique du 16 mars dans l'émission Lumière de l'orthodoxie (textes et enregistrement), sur Radio Notre-Dame, portait sur le grand concile panorthodoxe en préparation, l'année 2016 a été fixée pour sa tenue. Voici le texte de cette chronique.

Il y a quelques jours, du 6 au 9 mars précisément, à Istanbul, au Phanar, c’est-à-dire au siège du Patriarcat œcuménique de Constantinople, s’est tenue une rencontre des primats des Eglises orthodoxes, c’est-à-dire de ceux qui sont à la tête des Eglises orthodoxes autocéphales, en d’autres termes indépendantes. Seul manquaient le patriarche d’Antioche, pour des raisons de santé, une délégation le représentait, et le primat de l’Eglise des Terres tchèques et de Slovaquie, car il y a actuellement un différend au sein de cette Eglise. En tout, 13 primats étaient présents.

Cette rencontre a notamment permis de décider d’une date pour le prochain concile panorthodoxe, à savoir 2016 et d’un lieu pour son déroulement : l’église Sainte-Irène à Istanbul. C’est un évènement préparé depuis un demi-siècle, depuis 1961 exactement, qui a fait l’objet de nombreuses réunions pour avancer sur les principaux sujets qui seront abordés.

Il y a en tout une dizaine de grands thèmes. Parmi ceux-ci, les questions de l’autocéphalie, donc de l’indépendance d’une Église, de l’autonomie d’une Église à l’intérieur d’une juridiction, des relations œcuméniques, du calendrier, du sens du jeûne et de son observance aujourd’hui, etc. Pour nous, en France, l’une des questions qui nous touchent plus particulièrement est celle de la « diaspora orthodoxe », c’est-à-dire des diocèses orthodoxes qui ne sont pas situés dans les pays traditionnellement orthodoxes ou dans des pays où se trouvent les antiques Églises que sont le Patriarcat d’Antioche, de Jérusalem ou d’Alexandrie qui sont trois patriarcats dans des contrées où les orthodoxes sont aujourd’hui très minoritaires.

Déjà, les réunions préconciliaires ont permis d’avancer sur la question de l’organisation des orthodoxes dans les territoires situés en dehors des territoires traditionnels, comme le continent américain ou l’Europe occidentale. Des assemblées épiscopales, comme l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, ont été créées au cours de ce processus, il y a maintenant près d’une vingtaine d’années.

lundi 10 mars 2014

Le film "L'île" (Ostrov) sous-titré en français en intégralité

Ci-dessous: le film L'île (Ostrov, 2006) de Pavel Lounguine, sous-titré en français, dans son intégralité. Ce film, qui raconte l'histoire (fictive) d'un moine orthodoxe fol-en-Christ, a connu un grand succès non seulement en Russie, mais aussi en France (y compris le DVD), malgré la modestie de sa diffusion pour la France. Pour lire une courte présentation du film, cliquez ici. Le voici avec un sous-titrage en français (sur Youtube).

mardi 4 mars 2014

Les "Lettres de direction spirituelle" de saint Théophane le Reclus: ma chronique du 2 mars

Ma chronique du 2 mars dans l'émission Lumière de l'orthodoxie (textes et enregistrement), sur Radio Notre-Dame, est une recension d'un ouvrage paru dernièrement, les Lettres de direction spirituelle de saint Théophane le Reclus (éditions des Syrtes). En voici le texte.

Saint Théophane le Reclus est un évêque russe du XIXe siècle. Il est l’une des grandes figures du renouveau de la spiritualité orthodoxe russe au XIXe siècle. Son nom, le Reclus, vient de ce que les 22 dernières années de sa vie, il a vécu en isolement, à sa demande. Les éditions des Syrtes viennent de publier la traduction des Lettres de direction spirituelle du saint évêque Théophane. Le livre vient tout juste d’être mis en librairie. Cette édition comporte aussi une introduction et des notes de Bernard le Caro. L’ouvrage constitue un excellent compagnon de route pour le Carême qui commence. L’édition russe a pour titre, également révélateur, Qu’est-ce que la vie spirituelle et comment y disposer son cœur ? 
 
Georges Govorov, le futur Théophane est né en 1815. Après le séminaire, il étudia la théologie à l’Académie de Kiev, puis il devint moine, diacre et prêtre l’année où il finit ses études. Il fut ensuite enseignant à Novgorod, puis à Saint-Pétersbourg. Envoyé à la mission russe de Jérusalem, il y accomplit un important travail de traduction, notamment des Pères ascètes grâce à des manuscrits rares conservés à Jérusalem, à la laure  de Saint-Sabas ou encore au Mont-Athos. Il occupa par la suite différents postes, dont un à Constantinople, puis en Russie où il fut nommé recteur de l’Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg en 1857. Deux ans plus tard, il fut consacré évêque pour Tambov, puis pour Vladimir. Durant toutes ces années, il écrit, exercice où tout jeune déjà il avait révélé son talent. Il se montre aussi très bon prédicateur. Il dynamisa la vie des diocèses dont il avait la responsabilité. Mais il désirait, de plus en plus, se retirer dans un monastère pour s’y adonner à la prière et à l’écriture d’ouvrages. Cela fut accepté. Il mena d’abord la vie communautaire, puis vécut dans l’isolement jusqu’à sa naissance au ciel, le 6 janvier 1894. De son vivant, il était déjà considéré comme un saint. Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient présentes lors de ses funérailles malgré les difficultés climatiques de la saison. Il a été canonisé en 1988.

mercredi 26 février 2014

Cinq grands spirituels orthodoxes du Mont-Athos du début du XXe siècle: ma chronique du 23 février

Ma chronique du 23 février dans l'émission Lumière de l'orthodoxie (textes et enregistrement), sur Radio Notre-Dame, rend compte de la parution d'un ouvrage sur cinq grands spirituels du Mont-Athos du début du XXe siècle. Ci-dessous: le texte de cette chronique.

La parution d’un nouvel ouvrage dans l’excellente collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle », dirigée par Jean-Claude Larchet aux éditions L’Age d’Homme, nous donne l’occasion de dire quelques mots sur la sainteté et plus particulièrement sur les saints aujourd’hui. L’ouvrage s’intitule Figures athonites du début du XXe siècle. Ecrit par l’archimandrite Chérubim Karampelas, né en 1920, décédé en 1979, il présente cinq vies d’ascètes du Mont Athos, nés au XIXe siècle et ayant vécu dans la première moitié du XXe siècle. Citons-les, ce sont l’Ancien Joachim de la skite de Sainte-Anne, l’Ancien Athanase de Grigouriou, l’Ancien Callinique l’Hésychaste, l’Ancien Daniel de Katounakia, l’Ancien Isaac de Dionysou. Un « ancien » est un terme, géronda en grec, qui désigne un père spirituel. C’étaient de très humbles moines, avec des personnalités différentes, qui furent des lumières de la foi pour leurs contemporains. L’ouvrage se présente comme des biographies avec une part importante laissée à des témoignages  qui rapportent notamment l’insondable sagesse et les grands charismes déployés par ces ascètes. De nombreuses histoires, très simples, de la vie miraculeuse de tous les jours peut-on dire dans leur cas, qui sont aussi autant d’enseignements, sont relatées.

Le Mont Athos a abrité lors de la période contemporaine d’autres grandes figures comme saint Silouane l’Athonite et son disciple le père Sophrony, décédé en 1993 en Angleterre, mais aussi l’Ancien Joseph l’Hésychaste, l’Ancien Ephrem de Katounakia, l’Ancien Païssios ou encore l’Ancien Porphyre, ce dernier né en 1906, décédé en 1991, canonisé par le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique de Constantinople le 27 novembre dernier.

jeudi 13 février 2014

Les dimanches qui préparent le Carême dans la tradition orthodoxe: ma chronique du 9 février

Ma chronique du 9 février dans l'émission Lumière de l'orthodoxie (textes et enregistrement), sur Radio Notre-Dame, avait pour sujet les dimanches qui préparent le Carême dans la tradition orthodoxe. Le texte de cette chronique est ci-dessous.

Ce dimanche est appelé, dans le cycle annuel liturgique orthodoxe, le dimanche du publicain et du pharisien, avec la lecture de l’Évangile de Luc, le chapitre 18, verset 10 à 14. Il marque l’entrée dans un nouveau cycle : le cycle de Pâques. En fait, dès dimanche dernier, appelé dimanche de Zachée, nous sommes entrés dans un cycle de cinq dimanches qui précèdent le Carême, que l’on nomme souvent le grand Carême, pour le distinguer d’autres carêmes dans l’année, c’est-à-dire de périodes de jeûnes pour la préparation d’une grande fête.

Ces dimanches qui conduisent à l’entrée en Carême et en constituent la préparation sont donc aujourd’hui le dimanche du publicain et du pharisien, puis, le dimanche du Fils prodigue, ensuite le dimanche du Jugement, enfin dimanche de l’exil ou de l’expulsion d’Adam, ce sera le 2 mars. Au soir de ce dernier dimanche sont célébrées les vêpres du pardon, au cours desquelles les fidèles se demandent réciproquement pardon. Ces vêpres marquent l’entrée en Carême.

Une autre particularité qui débute aujourd’hui est le commencement du Triode de Carême. Le Triode est le livre liturgique de cette période avec des prières particulières.
Ce cycle prépare aussi au jeûne du Carême. Ainsi, l’avant-dernier dimanche, celui du Jugement, est le dernier où l’on mange de la viande. C’est pourquoi la semaine qui suit est appelée semaine des laitages.
Ainsi, depuis dimanche dernier, nous sommes entrés dans le cycle pascal qui se termine au dimanche qui suit la Pentecôte, fête de tous les saints dans l’orthodoxie.

samedi 18 janvier 2014

Un dessin animé en russe sur la vie de saint Séraphin de Sarov

En Russie, il y a de nombreuses productions de films et de dessins animés avec pour sujets la foi, l'histoire de l’Église et ses figures. Nous avons mis sur ce blog un dessin animé sur un fol-en-Christ, saint Basile le Bienheureux (XVIe siècle). En voici un autre, en russe également, sur la vie de saint Séraphin de Sarov (1754 ou 1759 - 1833).

jeudi 2 janvier 2014

Un reportage de la télévision russe "Soyouz" sur le vernissage de l'exposition "De l'Incarnation à la Résurrection" à Paris

La chaine de télévision russe Soyouz a diffusé deux reportages sur le vernissage de l'exposition "De l'Incarnation à la Résurrection", de l'artiste biélorusse Irina Kotova dans la galerie d'Orthodoxie.com à Paris. L'exposition se poursuit jusqu'au 11 janvier avec une nocturne le 10 janvier de 20 heures à 21h30. Ci-dessous: la vidéo du reportage (premier reportage, le second sur le site de Soyouz, autre reportage, en  français). Par ailleurs: reportage photographique de l'autre exposition d'Irina Kotova à Paris (galerie Russkiy Mir).

mardi 24 décembre 2013

Chemin spirituel chrétien et transformation intérieure: ma chronique du 22 décembre

Ma chronique du 22 décembre dans l'émission Lumière de l'orthodoxie (textes et podcast), sur Radio Notre-Dame, abordait la question de la transformation intérieure dans un chemin spirituel chrétien à l’occasion de la parution récente d'un ouvrage passionnant.

Le temps de la Nativité, et plus généralement la période hivernale, est tout particulièrement propice à un regard porté sur soi-même en vue d’un renouvellement. Le livre du père Philippe Dautais, paru il y a peu, intitulé Si tu veux entrer dans la vie - Thérapie et croissance spirituelle, aux éditions Nouvelle Cité, s’avère précieux à cet égard. Il approfondit la question de la transformation de notre intériorité selon le projet voulu par Dieu pour l’être humain. Celui-ci peut se résumer en disant- en reprenant les versets 26 et 27 du chapitre 1 de la Genèse - qu’il s’agit de passer de l’image à la ressemblance. Le père Philippe rappelle que « la plupart des Pères de l’Église font la distinction entre l’image qui est inscrite dans l’être humain et la ressemblance qui est à acquérir par une coopération divino-humaine ». Cette démarche amène à affronter pour les traverser, et s’en enrichir, les épreuves, obstacles et douleurs que l’on rencontre dans l’existence et qui s’opposent à cette transformation.

Cette question, qui rassemble foi, tradition chrétienne, psychologie et tradition ascétique, a été plusieurs fois traitée par des auteurs orthodoxes contemporains. Je pense notamment à Jean-Claude Larchet, avec ses ouvrages sur la thérapeutique et la théologie de la maladie, la souffrance, l’inconscient spirituel, etc., mais aussi au livre d’un évêque grec, Mgr Hiérothéos (Vlachos), métropolite de Nafpaktos, nommé Psychothérapie orthodoxe, dont l’édition française est aujourd’hui épuisée.

Le livre du père Philippe Dautais offre une remarquable synthèse sur ces questions, accessible à tous. Elle est le fruit, d’une part, de son expérience pastorale, il est prêtre orthodoxe au sein de la Métropole roumaine, mais aussi des nombreuses sessions, retraites et conférences qu’il a organisé et donné, notamment au Centre Sainte-Croix, en Dordogne, qu’il a fondé et dirige avec son épouse.
Son enseignement s’appuie sur les Écritures, la tradition des Pères de l’Église et la tradition ascétique orthodoxe, qui s’exprime notamment dans la Philocalie.

Son livre commence par poser la base : qu’est-ce que l’homme ? Car finalement, tout découle de la façon dont nous voyons l’être humain, nous-même et l’autre, mais aussi et d’abord, de la façon dont Dieu voit l’être humain, ce que nous rapportent les Écritures. A cet égard, le père Philippe sait mettre en valeur et expliquer des passages particulièrement signifiants des Écritures. Il met ainsi remarquablement en lumière que la limite posée par Dieu au commencement, l’interdit de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, est une invitation à la croissance. Il explique notamment : « Par la confrontation aux limites, nous sommes renvoyés à la nécessité d’aller chercher de nouvelles ressources dans nos profondeurs. Les limites deviennent des possibilités de croissance. »

mardi 17 décembre 2013

La fête de la Nativité dans l'Eglise orthodoxe: ma chronique du 15 décembre

Ma chronique du 15 décembre dans l'émission Lumière de l'orthodoxie (textes et podcast), sur Radio Notre-Dame, avait pour thème la fête de la Nativité dans l’Église orthodoxe. Pour la lire, cliquez ici.

Photographie: une Nativité d'Irina Kotova présentée lors de l'exposition "De l'Incarnation à la Résurrection" à Paris du 10 décembre 2013 au 11 janvier 2014 (affiche).

lundi 9 décembre 2013

"Vies des saints serbes": ma chronique du 8 décembre

Ma chronique du 8 décembre dans l'émission Lumière de l'orthodoxie (textes et podcast), sur Radio Notre-Dame, avait pour sujet la parution des Vies des saints serbes de saint Justin Popovic aux éditions L'Age d'Homme. Ci-dessous: le texte de cette chronique.

Les éditions L’Age d’Homme ont publié cette année, dans l’excellente collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle », dirigée par Jean-Claude Larchet, la traduction française des Vies des saints serbes du père Justin Popovic, devenu lui-même saint depuis sous le nom de saint Justin de Tchélié (Celije) et qui est fêté le 1er juin.  Ce synaxaire - vies des saints en suivant le calendrier - de 470 pages permet non seulement de prendre connaissance des nombreux saints et saintes qui y sont évoqués, en tout 62, mais aussi d’entrer dans l’histoire et la richesse spirituelle du peuple serbe.

C’est une histoire pleine de nombreux combats et de beaucoup de souffrances ainsi que de sacrifices collectifs au fil des siècles. Aujourd’hui, c’est encore le cas avec le Kosovo. Rappelons juste que le peuple serbe a été pendant des siècles en première ligne face aux invasions de l’Empire ottoman et qu’il a, de ce fait, été le défenseur pendant des siècles de l’Europe chrétienne, ce qu’il a payé par un prix très élevé en vies humaines et en destructions. Au XXe siècle, après la domination ottomane, plusieurs tragédies historiques l’ont frappé cruellement : les deux guerres mondiales et le régime communiste. Cette très longue mémoire est toujours présente aujourd’hui. Cette histoire explique aussi qu’un nombre important de rois, de reines et de princes se trouvent dans cet ouvrage. En effet, un tiers des saints présentés ont une ascendance noble.

Je présenterai juste, rapidement, trois exemples. Le premier est saint Sava. Le grand saint national serbe. Né vers 1169, mort en 1236, fils du roi Stefan Nemanja, lui-même saint très populaire sous le nom de saint Syméon le Myroblite, saint Sava a fondé le monastère de Chilandar sur le Mont Athos et fut le premier primat de l’Eglise orthodoxe serbe qui obtient grâce à lui son autonomie et qu’il a organisée. Il est fêté le 14 janvier.